Les cheminots sont en grève depuis le mardi 10 au soir et viennent de reconduire le mouvement ce jeudi à 12h30 contre le projet de loi ferroviaire. C’est une grève d’intérêt général, pour la préservation du dernier grand service public français.
Contre les explications fumeuses du ministre Cuvillier qui présente tout à la fois cette réforme comme eurocompatible et 100% publique, il convient de dire avec les cheminots qu’elle ne fait qu’entériner la séparation RFF-SNCF au lieu de les réunifier.
Ne nous laissons pas abuser par les mots ! Créer une entité de plus qui chapeautera les deux autres, et appeler toutes ces entités SNCF n’est qu’un tour de passe passe sémantique pour masquer le maintien de la séparation du gestionnaire de l’infrastructure et de l’exploitant ferroviaire. C’est accepter et accentuer une séparation qui n’a qu’une seule finalité : préparer l’ouverture à la concurrence du rail, et son corrolaire, la mise en concurrence des salarié(e)s du secteur.
Cette grève est essentielle : se joue ici le dernier acte du détricotage des services publics.
Après la Poste, France Télécom, EDF, GDF, c’est la SNCF qui s’apprête à passer au laminoir de l’obsession bruxelloise de la concurrence et de la marchandisation.
La conséquence en sera inévitablement l’inégalité de traitement, la concurrence accélée du transport routier, comme cela a été le cas pour le fret ferroviaire déjà ouvert à la concurrence. Que le service public ferroviaire puisse avoir pour finalité un aménagement du territoire répondant aux besoins sociaux et aux nécessités écologiques dont la lutte contre le réchauffement climatique voilà quelque chose que les idéologues de Bruxelles ne peuvent comprendre. Pour eux, seule la rentabilité financière compte !
Parce que le service public est garant de l’égalité des citoyens, parce qu’il est le bien commun de tous, les cheminots qui se battent aujourd’hui pour lui se battent aussi pour tous.
Le Parti de Gauche soutient cette grève et exige le retrait du projet de loi Cuvillier, la réunification réelle de la SNCF, la désobéissance de la France aux paquets ferroviaires déjà votés, ainsi que l’abandon du 4e paquet qui doit ouvrir le transport de voyageurs à la concurrence et qui est en cours d’examen au Parlement Européen.