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Juin 17

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Intervention des Elus d’A Gauche l’Union au conseil municipal de Lorient, sur la question des rythmes scolaires.

Monsieur le Maire,

Mesdames et messieurs les conseillers municipaux,

Mesdames et Messieurs,

Le projet de loi sur la refondation de l’école, en donnant une priorité à l’école primaire, s’annonçait ambitieux. La réforme proposée, faisant passer la semaine à 4,5 jours d’école contre 4 jours actuellement, devait permettre une meilleure répartition des heures de classe, avec des temps d’apprentissage mieux adaptés aux rythmes de l’enfant. Par ailleurs, une meilleure articulation des temps scolaires et périscolaires devait favoriser l’accès aux activités sportives, culturelles et artistiques, renforçant ainsi le plaisir d’apprendre.

Si les objectifs annoncés peuvent faire consensus, les modalités de mise en œuvre de la réforme sur le territoire lorientais restent sujet à de nombreuses interrogations, voire des remises en cause fortes.

Ainsi, la municipalité garantissait que la réforme n’entrainerait pas de surcoût pour les familles. Dans la réalité, les nouveaux temps de loisirs ont été organisés sur sur trois jours, les lundis, mardis et jeudis, de façon à pouvoir dégager un temps d’une heure, nécessaire à la mise en place d’une activité structurée pour nos enfants, ce qui se conçoit tout à fait. Mais qu’en est-il du vendredi ? L’accueil périscolaire démarrant à 16h00, les familles qui travaillent et qui n’ont pas la possibilité de venir chercher si tôt leur enfant, ce qui est le cas de nombre de nos concitoyens qui ne peuvent moduler à loisir leurs horaires de travail, devront donc supporter financièrement cette tranche horaire de prise en charge.

Parallèlement, les école privées ont choisi de ne pas adopter les nouveaux rythmes scolaires, ce qui entraine l’ouverture de structures de loisirs spécifiques, afin de répondre aux besoins des ces familles. Le coût engendré par ces ouvertures spécifiques est supporté, lui, par la collectivité.

L’argent public doit aller au public et il est absolument inenvisageable pour nous que l’on puisse cautionner de tels choix.

Un autre point crucial concerne la qualification, le statut des intervenants et leurs conditions de travail:

Actuellement, beaucoup de personnels du périscolaire sont peu qualifiés, en contrat précaire. Or, un service public de qualité, exigeant, ambitieux, une mission éducative essentielle auprès de nos enfants n’est pas compatible avec la précarité, l’employabilité et la flexibilité à outrance.

Nous souhaitons la mise en place d’une charte qui garantisse :

  • des taux d’encadrement maintenus à 1 pour 10 enfants en maternelle et à 1 pour 14 pour les enfants en élémentaire.
  • Un plan volontariste de déprécarisation du personnel, en évoluant vers la titularisation des contractuels et en proposant de vrais contrats aux vacataires, assorti d’un plan de formation de l’ensemble du personnel.
  • La création de postes de directeur pédagogique, interface entre les différents co-éducateurs (familles, enseignants, animateurs, atsem et autres intervenants).
  • Des conditions de travail permettant d’échanger, de préparer les activités, d’évaluer le travail, d’organiser les espaces… parce qu’encadrer des enfants, ça ne s’improvise pas !

Alors bien sûr, le fait que l’heure du vendredi soir soit prise en charge par la collectivité plutôt que directement par des familles qui jonglent entre leur travail, l’organisation familiale et leurs finances… ;la volonté d’avoir un service public ambitieux, riche et innovant pour encadrer nos enfants sur les temps périscolaires, tout cela a un coût.

Mais est-ce que l’éducation a pour vocation d’être rentable ? Il nous semble que d’autres dossiers comme celui de l’urbanisme, par exemple, génèrent peu d’états d’âme quand il s’agit de dépenser les deniers publics. S’il y a un domaine où l’on peut dépenser de façon judicieuse, réfléchie et pour l’avenir, c’est bien dans le domaine de l’éducation. C’est ce choix que nous défendons.
Monsieur le Maire, j’ai donc trois questions à vous poser :

-Etes-vous prêt à prendre en charge l’heure d’accueil périscolaire le vendredi de 16h à 17h afin de ne pas peser sur le budget des familles lorientaises ?

-Comptez-vous exiger des écoles privées qu’elles participent au financement de l’ouverture des structures de loisirs spécifiques ?

Et enfin,

-Quelles mesures envisagez-vous pour engager un véritable plan de déprécarisation du personnel du périscolaire ?

Merci.

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